Deux livres en cours en ce moment :

 

- La guerre cachée de Daniel - titre et couverture provisoires

- Le facteur humain


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait 1 -

Daniel prit un des livres.

‒ C’est en allemand, dit-il. Flûte.

Il l’ouvrit quand même, puis montra une page à Françoise. Elle était imprimée en écriture gothique, mais il était évident qu’il s’agissait d’un manuel technique. Il le reposa dans la valise et prit un des carnets.

‒ Ah, c’est en français, tant mieux. Et c’est l’écriture de Papa. Il y a une date sur la première page. 1942. Attends, c’est un genre de journal !

‒ Un journal ? Fais voir.

Il le lui passa, et elle tourna les pages pendant quelques instants.

‒ C’est bien un journal. Ma foi ! C’est pareil pour les autres carnets ?

Daniel en passa plusieurs en revue.

‒ Oui, 1941, 1943, oui, c’est bien ça.

‒ Mon Dieu ! Il ne nous a jamais parlé de la guerre.

‒ Sauf pour nous dire qu’il a fait partie des Forces françaises libres envoyés en Afrique du Nord avec les Britanniques, qu’il conduisait des ambulances et que les déplacements de son unité ont fait qu’il a suivi Rommel.

‒ Oui, et je ne sais pas pour toi, mais cela m’a paru tellement sans intérêt que je n’ai pas pensé à lui poser des questions. Conduire une ambulance, bon sang, alors que le père de ma copine avait été pilote. Tu parles, elle le portait aux nues !

‒ Je me rappelle qu’à l’époque on lui a quand même posé quelques questions, mais il haussait les épaules comme si c’était sans intérêt, car c’était du passé.

‒ Oui, oui, je me rappelle. Eh bien, je me demande ce qu’on va trouver finalement. Qu’est-ce qu’il y a d’autre ?

Daniel prit une des boîtes et l’ouvrit.

‒ Des photos.

Il feuilleta le contenu.

‒ Mais dis donc, il n’y a pas de photos d’ambulances. Par contre, des jeeps, des tentes, des gars en divers vêtements. Oh, il y a une jeep avec un swastika !

‒ Fais voir. Mais, attends, le bonhomme derrière, c’est Papa !

‒ Quoi ?

‒ Mais oui, regarde, c’est bien lui.

‒ Qu’est-ce qu’il fait dans une jeep avec un swastika ?

 

Extrait 2 - 

Daniel Hartmann avait réussi à passer en Angleterre pour rejoindre l’homme qui semblait vouloir rassembler les Français afin de continuer le combat et il avait fait tout ce qu’il fallait ensuite.

Lorsqu’il avait compris ce qui se passait, comme tant d’autres, il n’avait pas hésité. Il s’est dit que non, il n’allait pas baisser les bras, et non, il n’acceptait pas que la France se rend. Il a fait route vers le sud en se disant qu’il aurait moyen de quitter la France. Il avait eu de la chance, car il y en avait beaucoup qui sont restés coincés sur les plages de la Manche en 40 et qui avaient été fait prisonniers. Il n’aurait jamais cru que la France puisse tout perdre si rapidement pour se retrouver sous la botte des Boches. Parfois lorsqu’il y pensait, cela le laissait pantois.

Il avait réussi à passer par l’Espagne. Il avait entendu parler de l’appel de ce De Gaulle à la radio et il s’était précipité à Londres pour s’enrôler. Etant donné qu’il avait commencé son, entraînement comme pilote dans l’armée de l’air française, c’était logique qu’il s’enrôle dans le groupe que De Gaulle mettait en place.

 De Gaulle avait agi rapidement et il semblait savoir ce qu’il voulait. Il avait déjà formé ce qu’il appelait les forces françaises libres (les FFL) et dans la foulée en juillet les forces aériennes françaises libres – les FAFL – et il avait choisi la Croix de Lorraine comme insigne. Daniel en était fier, car il était alsacien. 


Extract 1 -

On l'affectait à un cargo, le Janus, sous les ordres du Capitaine Derek Caplin, avec pour coéquipier passerelle, Danèle Cidron, officier en communications, lieutenant comme lui-même. Il ne les connaissait pas encore. Il avait entendu parler du Capitaine, qui commandait des cargos depuis de longues années. Il avait été partout, disait-on. Il n'y avait pas un système qu'il ne connaissait pas.

Tant mieux, pensa David, car le système de Pégasis V se trouvait aux confins même de la Galaxie, et ces systèmes-là faisaient peur. On craignait toujours de tomber sur des Iquouarais. Ou devrait-on plutôt dire, on craignait que des Iquouarais nous tombent dessus.

Les peuples belliqueux de Terra, qui, jusqu'à leur arrivée sur la scène intersidérale il y a maintenant plusieurs centaines d'années, s'étaient toujours considérés comme étant les seuls dans l'univers, s’étaient trouvés à ce moment-là en présence d'autres mondes peuplés, d'autres races d'humanité, d'autres peuples possédant des technologies plus ou moins avancées, et, malheureusement, d'autres conflits. Ils se trouvèrent ainsi projetés en plein milieu d'un conflit intergalactique qui durait déjà depuis des siècles, dominé par les Iquouarais, un peuple bien plus belliqueux qu'eux, et venant d'une autre Galaxie. Les Iquouarais s'acharnaient contre quelques systèmes dont ils connaissaient l'existence, écrasant tout et tout le monde, progressant de planète en planète, comme un rouleau compresseur impossible d'arrêter. 

 

Extrait 2 -

Marianne s'en inquiétait. Elle se disait qu'elle aurait dû être heureuse de l'attention qu'il lui prodiguait, de l'amour qu'il déversait sur elle, mais l'intensité était trop forte. Elle l'étouffait même. Il y avait comme une pointe de désespoir. Autant leurs étreintes fréquentes étaient merveilleuses et remplies d'une passion sans fin, autant la vie de tous les jours était source d'inquiétudes et de malentendus. Elle refusait de l'accompagner quand il était convoqué. Elle avait après tout sa propre vie à mener, son travail ne pouvait pas attendre le bon vouloir de son mari.

David était resté prostré toute une journée lorsqu'elle avait finalement réussi à lui faire comprendre qu'elle ne pouvait pas toujours être avec lui.

Non, il n'était plus le David d'avant. Elle avait hâte qu'il retrouve toute sa mémoire, et qu'ils puissent reprendre le cours d'une vie normale.

− Bon, reprenons du début, Lieutenant, dit le Colonel qui s'occupait de lui, se renversant dans son siège molletonné. Vous étiez tous descendus dans le dôme des archéologues. Les Krylithiens étaient avec vous. D'ailleurs, on aimerait bien que vous nous disiez un peu plus sur ceux-là.

− Je ne m'en souviens pas, fit David.

Elle était belle.

    Le souvenir jaillit tout à coup.

    Elle ?

    Il voyait Lli'ieam devant lui, telle qu'il l'avait vu la dernière fois.

   Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi…. Je… Mais non, je ne l'ai pas vu, je l'ai… nous… il m'a…

 Mais son esprit se vidait. Les larmes revenaient. C'était chaque fois pareil. Elles jaillirent. Le Colonel poussa un soupir et leva les yeux vers le psychologue qui suivait la conversation dans la pièce de l'autre côté de la vitre derrière David. Il fallait attendre. Le Colonel prit quelques feuilles et les lut. En faisant parler David il espérait en tirer plus que ce qu'il y avait d'écrit sur les feuilles. Car en parlant, d'autres souvenirs revenaient. Les psychiatres suggéraient qu'on le laisse tranquillement mener sa vie chez lui, maintenant qu'il n'était plus hospitalisé, et s'il se souvenait, il viendrait à eux. S'il avait été seul, il aurait peut-être cédé aux demandes des médecins. Mais il avait des comptes à rendre à ses supérieurs, qui subissaient la pression des instances interplanétaires. Il y avait urgence, disaient-ils. Alors, le Colonel continuait à mener ces séances d'interrogation, dans l'espoir qu'un jour, la mémoire du configurateur s'éclaircirait.