LE COUSIN FRANCAIS

Extrait 1 -

  Michael Dacosta commençait à s’impatienter. Il était fatigué, il s’ennuyait ferme et la tension créée par le voyage ainsi que la surveillance constante dont il avait fait l’objet pesait. Un voyage en train couvrant une distance qu’on aurait faite en avion dans n’importe quel autre pays. Mais, en France, les seules personnes qui prenaient l’avion étaient les dirigeants, les autres utilisaient des trains à très grande vitesse. Les voitures étaient devenues rares depuis le crash pétrolier il y vingt ans, alors le réseau de chemin de fer avait été réactivé et étendu. De plus, aucun avion venant d’un pays étranger n’atterrissait en France. Jusqu’à très récemment, les frontières de ce pays avaient été infranchissables par quelque moyen que ce soit.

   Il posa le pamphlet qu’il venait de parcourir et essaya d’attraper l’œil de la réceptionniste pour échanger quelques paroles, mais elle évita tout contact, même si, du coin de son œil, il la vit lui jeter des regards rapides. Elle ne comprenait peut-être pas l’anglais, et il ne fallait pas qu’il lui parle en français. Ce talent devait rester caché.

 

Extrait 2 

Tous les jours en venant au chantier, Yannis se demandait pourquoi on avait dessiné le tracé de cette façon, et pourquoi on ne l’avait pas poursuivi vers le sud pour contourner l’endroit. Est-ce que cela aurait coûté plus cher, car percer le chemin à travers les rochers n’avait pas dû être une mince affaire et avait dû s’avérer très onéreux. Impossible de savoir, on n’avait pas accès à ce genre d’information. La ligne coupait en deux cet endroit, une gigantesque cicatrice barrait un lieu d’une beauté époustouflante, au sujet duquel, au début du siècle, la polémique enflait concernant sa protection contre les dégradations provoquées par le nombre important de visiteurs. Yannis s’était renseigné à la bibliothèque du bourg lorsqu’il était arrivé, content de voir que toute la documentation n’avait pas disparu. La question avait été la principale préoccupation de pas mal de personnes.

Autre temps, autre mœurs. Difficile d’imaginer que les gens puissent passer leur temps à ça – qu’ils puissent avoir du temps à passer à ce genre de chose. Sans parler d’argent… Et puis, le tourisme n’existant plus, pour ainsi dire, cette question ne se posait plus.

 

Mais comment pouvaient-ils imaginer que quelques décennies plus tard il n’y aurait plus d’argent pour autre chose que l’essentiel – et encore, bien du monde n’avait même plus cela – qu’il n’y aurait plus de temps pour autre chose que le travail, que vivre équivalait pour beaucoup à survivre ?

 


CODE PHENIX

Extrait 1 - debut:

   La lumière venant de l'applique murale éclaire la poièce en douceur. Cela lui donne une impression de fraïcheur qui contraste avec la chaleur qui règne dehors.

   Le vieille homme calé dans son fauteuil confortable appuie ses coudes sur les coussins moelleux qui moulent les appuis, et approche ses pains, les doigts se touchant. la lumière qui tombe sur une paetie de son visage accentue l'ombre jeté par son nez droit. Ses doigts, bien que très âés, gardent un peu de leur minceur de jeunesse, mais la soupless et la dextérité qui ont permis autrefois à l'homme de gagner sa vie avec la musique sont paeties depuis longtemps.

   L'écran devant lui déverse des images de feux d'artifices, de scènes de lilesse, et de personnalités qui n'arrêtent pas de parler. Un flot ininterromput de mots, de lumières, de festivités, d'animations.

   Il a baissé le son. Le bruit devenait insupportable. Cette gaité surchargée, cet enthousiasme faussement débordant, ces politiques qui ne cessaient de japper, cet éventail deadjectifs les uns plus exagérés que les autres, crétait à qui pouvait surpasser l'orateur précédent. Alors il regarde passer les images.

   Cinquant ans déjà.

   Il n'aurait jamais cru vivre si longtemps. Pas après ça. mais la science fait des miracles. Et cinquante ans après, il est toujours là. Alors que d'autres...

   Pas de miracles pour eux.

 

Extrait 2 - 

- Val, il y a des milliers de personnes à bord, fit Nis très doucement.

- Je sais.

- Mais on ne peut pas continuer comme si rien n'est arrivé.

Val se retourna de ses écrans, et contempla ses collègues.

- Pour l'instant, on fait ça, dit-il d'une voix rauque. On fait comme si. Parce que tant que nous ne savons pas comment y remédier, tant que nous n'avons pas trouvé une alternative... Il faut tout vérifier. Il ne faut pas accepter ça, pas encore !

- Vérifier ?

Le mot coupa ses paroles comme un couteau dans un gâteau.

 - Il n'y a rien à vérifier !

Ils se retournèrent tous vivement. Personne ne regardait l'écran qui surveillait l'approche de la passerelle et on n'avait pas remarqué l'arrivée de celui qui venait de parler. 

Il était habillé tout en noir. Veste et pantalon en tissu épais moulaient son corps. Bottes et gants complétaient le tout. Et les mains à l'intérieur des gants tenaient un fusil micro-neurone automatique N62, une des armes les plus meurtrières qui existaient.

- Jetez vos armes au centre, là ! aboya en parler standard le nouveau venu.

Après un instant d'immobilité totale, Valentin jeta un regard vers les autres, et fit un léger signe de la tête, car il savait très bien ce qu'un N62 pouvait faire. Il décrocha lentement la petite arme qu'il potait à sa taille. Les autres firent de même.

Mon Dieyu, pensait-il, un Lib, un Lib à bord de mon vaisseau. Comment, pa tous les sauts, est-il monté à bord ? Et il va tête nue, il ne se cache même pas !

Il déplaça sa main gauche discrètement vers la touche sur sa console les reliant visuellement à la Sécurité. l'éclair fut rapide, le coup précis, et il lâcha un cri et tint sa main blessée près de lui, essayant de maîtriser la douleur qui montait jusqu'à son épaule. La peau à l'endroit où le coup l'avait atteint se contratait et se desséchait.

- On ne joue pas, mon ami, grommela l'inconnu. La prochaine fois, je t'enlèverai la main. C'est valable pour tout le monde. On ne joue pas !

Il pointa l'oeil  noir de l'arme sur chacun tout à tour. Puis il fit avancer le chargeur d'un degré, visa les armes au milieu de la pièce et les réduisit à une masse grise informe.

- Vous voyez, on ne joue pas, dit-il....


L'ANGE TIMBRE

- Une certaine Ange Dladulie, ça vous dit quelque chose ? poursuivit Fred.

- Ange Deladulie ?

Ah oui ! Romuald se souvenait d'Ange. Un personnage vraiment étrange. Il l'avait rencontré à un tournant important de sa vie. 

- Bon sang, je pense bien ! répondit-il après un temps de réfflexidon. Je me suis demandé ce qu'il était devenu.

- Il ?

- Ben oui, un drôle de bonhomme. Très agréable, mais enfin...

- Un drôle de onhomme ?

- Ben oui ! Pourquoi ?

- On n'a pas dû rencontrer la même personne. Moi, je parle d'une femme.

- Une femme ? Mais vous avez bien dit Ange Deladulie ?

- Oui, c'est bien son nom.

- Le bonhomme que j'ai rencontré s'appelait comme ça aussi.

Il y eut un silence.

- On ne parle certainement pas de la même personne, dit Fred finalement.

- Cela me semnle bien être le cas. Mais c'est drôle qu'ils aient le même nom.

......

Machinalement, French Szczypaniak tira de sa poche un timbre et le tripota. Romauld sourit et tira de sa propre poche quelques timbres qu'il posa sur la table.

- Je vois que vous vous promenez aussi avec ces petites choses, dit-il.

Fred rougit.

- C'est un peu bête, n'est-ce pas, mais depuis Ange...., elle en avait toujours sur elle.

- Eh bien, mon Ange Deladule aussi. Et il n'a pas tort, vous savez. En fait, c'est justement à une exposition philatélique que je l'ai rencontré, il y a une douszaine d'années.

- Ah bon ? Moi aussi, figurez-vous. Racontez-moi un peu.


LE MYSTERE DES TEMPLIERS DE JALES

Nous sommes là, à regarder le trou, tous sidérés par ce que nous voyons. Ce qui repose au fond dépasse tout ce que nous aurions pu imaginer. Cest plus qu'un squelette. La peau encore visible, desséchée, craquelée, couvre par endroits les os, quelques poils ornent encore la tête, des reste de vêtements sont visibles.

Je sens mes cheveux se dresser, et la chair de poule couvre ma peau.

- Et dire qu'il y a quelques jours nous accueillions des visiteurs lors de notre fête, on marchait même sur l'emplacement, dit Xavier Comte.

- Vous êtes sûr qu'il date du Moyen Âge ? demanda sa femme, Raymonde. Il est en trop bon état, non ?

.....

Dès que j'ai mis un pied dans cette région d'Ardèche méridionale riche d'un patrimoine médiéval bien conservé, je me suis sentie chez moi. Et la première fois que je suis passée sous la voute de la porte sud de la Commanderie, j'ai eu l'impression fugace de revenir à la maison.

Mais ce que j'ai déjà ressenti comme un retour à la maison en venant ici n'est rien comparé à ce que je ressens à present en regardant le corps au fond du trou. Je suis à la maison. Je suis en terrain connu, plus que connu. Je voudrais toucher le corps à demi-momifié. J'ai l'impression qu'il a quelque chose à me dire. L'air est devenu épais et lumineux. Le corps exhale une paix, un bonheur, presque une plénitude. Plus je le regarde, plus il semble me parler. Comme si... je n'ose pas le dire, même pas à moi-même. Je croise mes mains sur ma poitrine.

- Si tu pouvais me dire qui tu es, murmure-je. Et pourquoi je ressens tout ceci. Tu es là depuis si longtemps, comemnt peut-il rester quoi que ce soit de ce que tu étais, ce que tu as vécu ? Les archéologues vont faire des analyses, mais elles ne leur diront pas l'essentiel. Ah, pourquoi est-ce que j'ai cette sensation de reconnaissance ? Pourquoi ai-je envie d'être là, avec toi ?

 

Extrait 2

- Tu ne dis pas un mot, dis-je à Peire. Tu te contentes de hocher la tête à tout ce que je te dis, tu fais semblant de ne rien comprendre de ce qu'ils te disent s'ils t'adressent la parole. Je te dirai quand tu pourras parler.

J'adopte un accent étranger très prononcé, en accord avec les papiers que je possède, et indique dans une langue ramane épouvantable que Peire est mon valet qui ne parle que l'englesche, puis me tourne vers lui.

- Wan I þenke of þi methchef, me listet wol litel singge, lui dis-je d'un ton hautain.

Peire emet un grochement et hoche la tête, puis reste de marbre pendant les palabres avec les gardes, tournant même la tête pour regarder le paysage. Je raconte que je viens à Aigas Mòrtas pour examoiner le commerce des épices. Les gardes haussent les épaules, je paie l'octroi demandé, et ils s'effacent pour nous laisser passer.

J'attends d'être loin de la tour avant d'adresser la parole à Piere.

- Excellent, lui dis-je.

- J'ai eu du mal à ne pas rire quand même, avoue Peire. Si tu avais pu t'entendre, comme tu as massacré notre langue !

- C'est très utile de pouvoir le faire, dis-je avec un sourire. Et maintenant, les choses vont devenir sérieuses, et nous allons devoir faire très attention.

- Et qu'est-ce que tu m'as dit au juste en englesche ?

- Simplement que quand je pense à toutes les mauvaises choses qui arrivent, je n'ai pas très envie de chanter.

 


LE SURVIVANT

 

Extrait 1 - introduction

EXTRAITS DE L’ENCYCLOPEDIE UNIVERSELLE

Edition de l’an 3028 (AS)

Traduction en langues de la planète Terre

 

par les éditions P&R (Terre), pour le compte de la Fédération 

 

La Fédération interplanétaire

Sa création remonte à plusieurs milliers d'années (Sol), sous l'initiative des habitants du système Tau-Ceti, avec pour objectif la collaboration en bonne entente entre les mondes, l'échange de biens et de connaissances, la coopération et l'aide. Elle gère une banque de données où les informations concernant chaque planète membre sont régulièrement mises à jour. Elle gère également les forces de sécurité, divisées en entités ayant des missions diverses et qui patrouillent les différents systèmes. Ces forces n'utilisent des armes que pour se défendre en cas d'attaque. Ellea créé une langue universelle, le Galacta, enseignée dans les écoles des planètes membres. L'existence de la Fédération n'empêche pas des différends et des guerres d'éclater entre les mondes, un système juridique a été conçu pour gérer ces conflits. L'usage de "sauts" à trvers l'huperespace permet de faire les trajets entre les différents sytèmes en semaines ou en mois.

Système SOl - La Terre - Les Terriens

La Terre est la seule planète habitalbe du système nommé d'après son soleil, Sol. Les années sont exprimées d'après la révolution de la planète autour de son seoleil (Années Sol). Ce peuple assez agressif est membre de la Fédération depuis 2650 (AS), et s'est impliqué de façon très efficace dès le départ dans les Forces de sécurité. La Fédsération lui confie un rôle important dans le maintien des bonnes relations entre les planètes. .....

Système Keterx - Keterxaya - Les Keterxaya

La planète Keterxaya, seul monde habité du système solaire Keterx, abrite un peuple paisible, qui a connu une période technologique avancée, avant de revenir à une vie plus simple suite à une catastrophe provoquée par une mauvaise utilisation de cette technologie. l'abandon de la technologie a permis à ce peuple de cultiver leur religion et de développer des capacités mentales très poussées. ....

Système Sich - SichOuquai - Les SichOuquai

Ce système est le plus proche voisin du système Keterx. La planète SichOuquai est maintenant le seul monde habitable de ce système. Tout en étant de proches voisins (le temps de voyage se compte en jours avec un saut), ce peuple n'a rien en commun avec les Keterxaya. Technologiquement avancé, il a gardé ses instincts basiques, toutefois mieux maîtrisés depuis l'adhésion à la Confédération il y a quelques centaines d'années. ....

 

Extrait 2 - début

Les rayons du soleil chauffaient la pièce à trvers la fenêtre ouverte. Un insecte bourdonnait, et le vieil homme en robe de grand prêtre fit un geste de sa main, et posa son stylo sur son bureau. Il joignit les mains sous son menton et s'appuya sur elles, perdu dans ses pensées, laissant des impressions venues d'ailleurs envahir son esprit. Il perdit toute conscience des bruits qui l'entouraient, et ne vit plus la pièce où il se trouvait, avec les meubles finement travaillés, la blbliothèque contenant une grande sélection de livres, les tapis qui couvraient le sol, et les papiers qui jonchaient la table devant lui. Il lui vint l'image d'une autre pièce, bien plus petite, sans meubles, sans tapis, sans confort, éclairée par une seule petite fenêtre. Il entendit le bourdonnement des insectes, et ressentit le froid des murs et du sol, et surtout l'inconfort et la faiblesse d'un esprit rempli de désespoir, qui sombrait. Il sut qu'il étit temps d'agir. Par égard pour le jeune homme, il devait le laisser essayer, mais il savait qu'il ne réussirait jamais.


L'AVEN IRREEL

Les spéléologues étaient fins prêts en ce début de 2014. Depuis le temps qu'ils demandaient les autorisations, ils avaient eu amplemen l'occcasion de vérifier les mesures, mêmes celles remontant à80 ans auparavant, lorsque Robert de Joly, spéléologue bien connu à l'époque, avait franchi la verticale de 50 mètres du puis d'entée de l'aven, et était descendu à l'aide d'échelles de corde, en compagnie de quatre autres personnes. Ces cinq explorateurs avaient été les premiers à découvrir les beautés que recelait l'aven situé sur une étendue calcaire s'étendant sur les confins deu Gard et de l'Ardèche. Ils lui avaient donné le nom d village tout proche.

Depuis, on avait eu le temps de spéculer sur ce qui se trouvait dans les parties qui restaient à explorer. A l'aube du troisième millénaire, l'aven avait subi d'importantes transformations et, doté d'un musée de la péhistoire, arborait maintenant le label Grand Site de France.

Un appel à projets avait été lancé pour le site, et les comités départementaux de spéléologie de l'Ardècche et du Gard avaient enfin obtenu l'autorisation pour mener une campagne d'exploration. ils espéraient bien atteindre une nouvelle salle, inaccessible parce qu'un siphon bouché bloquait l'accès.

Le groupe de spéléologues attendait le top de départ. Qu'allaient-ils trouver ?

 

Extrait 2

Quelques animaux dépassèrent les étrangers cachés, guyant devant les hommes qui venaient maintenant dans leur direction.

Tout d'un coup l'un d'eux déboucha dans la petite clairière. Il était trapu, de peau basanée, la chevelure foncée, et portait des vêtements fabriqués de peaux. malgré sa peur, de sa cachette Jouane eu le reflexe de constater qu'ils étaient manifestement cousus, formant un genre de costume qui protégeait le corps contre les rigeurs du climat. L'homme portait un propujlseur dans une main et pljusieurs fines lances dans l'autre. Il inspecta le sol. Deux autres ommes surgirent dans la clairière, et le premier homme indiqua le sol,e t fit un geste en direction des animaux qui fuyaient. Puis il fit un autre geste, indiquant une autre trace. Il s'ensuivit une petite discussion dans une langue qui sonnait gutturale et hachée.

Roerge, caché quant à lui de l'autre côté de la clairière, craignait qu'ils aient repéré la trace d'une remorque, voire de leurs pas à eux.

La discussion durait. Manifesstement il y avait un problyème concernant l'autre trace, et les hommes commençaient à s'énerver. Ils se mirent à la suivre, se dirigeant en effet ves l'une des remorques dissimulées.

Ceux des étrangers cachés qui purent voir ce qui se passait retinrent leur souffle. Les hommes écartèrent la végétation, révélant l'engin recouvert de peaux. L'un d'eux planta une lance dans la couverture en peau.

A cet instant, avant que Roerge puisse réagir, Pedhuard poussa un grand  cri et surgit de sa cachette, gesticulant et hurlant de ne pas y toucher.

Les trois indigènes se retournèrent d'un bond. Pedhuard leur apparut, criant dans une langue qu'ils ne comprenaient pas, ses cheveux clairs longs et entremêlés formaient une crinière virevolant en désordre autour de sa figure à la peau blanche, et sses vêtements scintillaient dans la lumière faible du soleil malgré leur saleté. Les hommes poussèrent des cris à leur tour devant ce spectacle ahurissant, laissèrent tomber la plupart de leurs armes et s'enfuirent à toute vitesse, Pedhuard sur leurs talons.


ON ACHEVE BIEN LES AUTEURS

 

Un moment je suis assis à ma table en train d'écrie, l'instant après je me trouve ici.

Où ça ?

Vous pouvez bien me le demander. Le problème, c'est que je n'en sais rien. Je ne peux même pas le décrire. Ce n'est pas que je ne veux pas vous en donner une idée, mais c'est tout bonnement impossible. C'est bizarre, car l'instant où je me détourne du type, je ne sais plus comment il est, ce "où".

Quel type, vous me dites.

Ah oui, le tuype. Eh bien, c'est comme le lieu, je ne sais plus comment il est. Impossible de mete des mots dessus. Je commence ma phrase tout naturellement : "il est...", et puis plus rien ! Pourtant je le vois bien, là, dans ce ... lieu, que je vois bien aussi.

Alors comment ça se fait que je trouve pas les mots, hein ?

Je suis quand même écrivain, j'ai plein de mots dans ma tête.

Mais non, impossible. Rien ne vient. Par contre, je me rappelle bien la conversation.

J'avoue que je n'arrive pas à croire que je ne suis plus assis à ma table. Enfin, si, j'y suis encore, le type me me montre, plutôt affalé sur ma table à l'heure qu'il est. Mais moi, je n'y suis plus.

Cela fait un drôle d'effet, vous savez.

Le type me laisse me contempler en silence pendant quelque temps, puis il me pose la quzqtion à mille euros.

- Sais-tu pourquoi tu es ici ?

Je le regarde, un peu étonné.

- Ben, c'est un peu évident, je réponds. J'suis mort.

- Et toi vois bbien comment tu es arrivé ici.

Ben, oui, ça, à voir le couteau planté dans mon corps, et tout le sang qui dégouline.

- Donc, la vraie question est "pourquoi ?", n'est-ced pas ? poursuit-il.

 


PETITES FANTAISIES ARDECHOISES

 

TABLE DE MATIERES

Le code du capitaine

Jardin secret

Le train

Une question de taille

La Commanderie de Jalès

La bêtise

L'adresse impossible

Le D R A P

Entreprise JC Gay - partir dans la jkoie

Mes premiers pas sur la lune

Etre ou ne pas être ? Telle eest la question

Tempête dans le cerveau

Un dîner cévenol

Moi, Président...

 

Extraits :

1) - "Je meurs de soif auprès de la fontaine." C'est quoi, ça ?! beugla le bonhomme qui se penchait au-dessus de moi, brandissant un papier devant ma figure.

- Mais, m-mon ca...

- Un putain de message codé ! hulra-t-il, ne me laissant pas le temps de finir ma phrase.

J'essayai de protester, d'arrêter le flot de mots, sans succès.

- On m'avait prévenu qu'il y avait des insurgés dans les rangs ! poursuivit-il, postillonnant de rage.

2) J'habite un petit village qui s'appelle Cibousses. Quand on me demande mon adresse, je n'ai qu'à dire que j'habit la maison Castanet. En princpel les gens sont contents d'apprendre que la maison a été achetée, car cela faisait un moment qu'elle était en vente, et avant cela elle était habitée par une vieille dame, Paulette Castanet, veuve depuis la Grande Guerre. Elle est morte très vieille vers la fin des années 80, et la maison est restée vide.

3) Le jeune Enzo regarda la dame assise en face de lui. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait. En fait, chaque fois qu'il venait voir le médecin à la Station Médicale, la dame était assise, là, à la même place ... Elle avait de drôles de vêtements, toujours les mêmes d'ailleurs, qu'importe l'époque de l'année. Elle portait un chapeau. Une fois, elle l'aait enlevé et l'avait trituré de ses mains antées. Ses cheveux étaient ramassés en un chignon, mais une mèche s'échappait de temps en temps, et tombait devant ses yeux. Ses yeux étaient parfois tristes, parfois inquiets, parfois apeurés.

4) J'ai un beau jardin. J'y passe mes week-ends, à désherber, à planter, à repiquer, à tondre. Le soir je m'y sens bien, et l'été, je me fais balancer doucement dans mon hamac, un verre à la main, et je contemple le coucher du soleil derrière les arbres. ... L'automne approche, il faut tailler certains arbustes, commen cer à prépare l'hiver. Les journées sont encore très ensoleillées, il fait doux. Cet après-midi il y a un beau soleil, et je me mets à tailler la haie qui sépare mon jardin de celui de mes voisins, qui a bien poussé.

5) La Commanderie de Jalès s'élève dans la plaine de Berrias. D'aucuns disent que son hnom vient du bas-latin et signifie terres défichées ou une espèce de tonneau. Et c'est ce qu'on raconte aux visiteurs. Je le sais, car je fais partie des guides. Du moins, aux yeux de tous, mais en fait, mon rôle est tout autre, car il existe dans la langue d'oc locale le mot "jal" qui signifie "coq". Se pourrait-il qu'en réalité le nom de la Commanderie vienne de là ? Le coq, être vivant, a besoin de nourriture. Et moi, je sais que la Commanderie vit, qu'elle a famim, et qu'il faut lui donner à manger. Elle attend avec impatience la saison des visites. Le premier jour où je m'y rends, je la sens vide, esseulée, mais le dernier jour, elle est tout autre.

6) dMa femme avait une passion : son jardin. Elle yd passait des heures. La première chose qu'elle faisait en rentrant du traail était de s'y précipter, vérifier l'état de ses plantations. Un petit arrosage par ci, une coupe par là ; à peine les mauvaises herbes avaient-elles l'audace de pointer un bout de tige, qu'elles étaient aussitôt arrahées; un pissenlit n'avait qu'une seul occasion de décorer l'herbe ; depuis longtemps aucun puceron n'avait eu le courage de goûter aux multiples fleurs et buissons ; on n'avait plus vu de guêpes deuis des lustres; Seules les abeilles y avaient accès.

7) Robert Chalmeton habitait un endroit pour l'instant à l'écart de l'urbanisation rampante sur le plateau dont la chaleur et les odeurs de la garrigue lui plaisaient. la route, qui passait devant le chemin caillouteux donnant accès à sa maison, était à quelques dizaines de mètres. Il entendait les voitures qui l'empruntaient, mais ne les voyait pas. Il vivait seul dans la maison familiale, cultivant, lorsqu'il rentrait du travail, ses nombreux oliviers, ses arbres fruitiers, son potager, s'offrant de temps en temps des sorties.

8) J'ai bourlingué un peu partout dans le monde, ne me posant jamais longtemps. Cela faisait un moment que je n'avais pas foulé le sol français, mais me voilà enfin de retour en Ardèche méridionale, pays de mon enfance. 

Cela n'a pas changé, pensé-je en descendant du car dans le petit bourg niché au pied du Serre.

Le cabinet médicale est toujours le plus gros bâtiment sur la petite place. un regard vers le centre me montre l'imposante statue du seul grand homme qui a marqué la ville. Maisons et magasins bordent toujours cette aire triangulaire, et ont tous l'air d'être habités, ce qui n'était pas le cas dans ma jeunesse. Je tourne le regard vers La Poste, et là, je vois que tout n'est pas pareil. La Poste à disparu - oh, pas le bâtiment lui-même, mais sa désignation. Les sigles l'identifiant comme dépositaire du courrier ne sont plus là, et la bâtisse est entourée d'un haut grillage.

9) Jean-Christian Gay était content de faire son métier. Il ne se passait pas un jour où il ne regrettait pas d'avoir repris l'affaire familiale. Il avait hésité, pourtant, il était même parti faire des études. Il avait voulu être architecte d'intérieur, mais une fois diplômé, il avait peiné à trouver un travail stable. Il avait gardé l'habitude d'aller voir ses parents lors de ses vacances, et il donnait toujours un coup de main à son père, car c'est vrai que le travail ne manquait pas.

- Dis-toi bien, fiston, avait dit Jean-Claude gay une fois, que c'est le seul boulot à ma connaissance où l'on ne sera jamais au ch$omage. C'est même mieux que la fonction publique.

10) - Ah, ça, c'était un jour inoubliable, je vous le dis ! Le summum de ma vie !

La puce est très, très vieille. On n'en a jamais vu de si vieille. Elle ne peut plus sauter, elle bouge à peine, mais quelque chose en elle la tient en vie. Nous l'appelons affectueusement Mamie Pupu. Lors des veillées entre puces, elle aime raconter sa vie. En général, nous les puces, nous n'avons pas beaucoup d'histoires. Il ne nous arrive pas tant de choses que cela. On saute d'une personne à une autre, d'un vêtement à un autre, d'un fauteuil à un autre. Rien de très percutant. Mais Mamei Pupu a une histoire à raconter qui ne laisse personne indifférent.

- Un jour, annonce-t-elle, j'ai marché sur la Lune.

11) 298 aurait passé sa courte vie comme tous les faux-bourdons, s'il n'avait pas eu la chance - ou la malchance - de se trouver près de la sortie de la ruche un jour où tournait autour en proférant des mots bizarres, l'un des Grands Bipèdes qui la visitaient régulièrement. Comme toutes les abeilles du monde entier, il était doté de la capacité d'interprêter les vibrations sortant de ces êtres, qu'il transformait en un langage compréhensible. Il entendit le Grand Bipède murmure "être ou ne pas être, telle est la question."

Bof, pensa-t-il. Il allait pousuivre son chemin lorsqu'il entendit "Bee or not bee, zat iz se questionne."

12) Nous sommes vendredi. Je le sais parce que Femme a mis ses chaussures souples, elle n'a pris que ses papiers et sa bouteille d'eau. D'accord, je le sais aussi parce Yeux ont vu qu'elle a chané de place le marqueur de date sur le calendrier. Puisque nous sommes vendredi, je dois êetre fort et courageux, non seulement pour moi, petit neurone que je suis, mais aussi pour mes axones et mes dendrites qui s'occupent des potentiels d'action. Sans parles des milliers de synapses que je suis obligé d'héberger, qui terminent tous en "tique", sauf les axoaxo qui eux sont des niques, je ne vous dis pas le micmac là-dedans. Si je vous dis axodendri, axosoma, dendrodendri, dendrosoma et somatosoma, vous comprendrez qu'il y a de quoi tiquer. Mais qu'est-ce que tout cela a à voir avec vendredi, demandez-vous?

13) Longtemps je me suis couché de bonne heure - mais les choses ont sacrément changé, et ce soir je sujis avec une dame, dans un des bars sur la place principale des Vans, Eva, rencontrée justement parce que je ne me couche plus aussi tôt et que j'ai pu l'guicher par Internet. Ah ! Quelle invention, cet Internet ! Cela m'a ouvert la porte sur le monde ! Et sur le temps ! Eva est en train de parler de son trje l'écoute d'une oreille. L'autre écoute mon propre cerveau réfléchir à la suite. Je sais qu'elle est en vacances, ce qui facilitera les choses. C'est plus facile de faire disparaître quelqu'un.

14) Mes chers petits camarades, notre culture remonte très loin, et nous en sommes fiers. Nos habitudes vestimentaires - bonnets rouges, vêtements de cojleur - témoignent de notre valeur et de notre force. Ces valeurs étaient autrefois taillées dans le marbre, matière noble entre toutes. Nous, qui ne sommes pas faits de marbre, devrions nous souvenir de ce fait et nous rappeler nos nobles racines. .... Nous nous sommes emparés de la campagne, et désormais en ce 21ème siècle, nous avons conquis la ville. Certains d'entre nou sont depuis longtemps devenus célèbres partout dans le monde. Je pense dà Atchoum, Dormeur, Grincheux, Joyeux, Prof, Simdplet et Timide. Mais aujourd'hui, sont-ils capables, seuls, de garantir notre pérennité, notre bien-être ? Peuvent-ils, seuls, porter nos couleurs ?